vendredi 21 août 2009

Numéro 9 - critique -

Numéro 9 est une petite créature, conçue par un scientifique, qui se réveille dans un monde de mort et de désolation, où les machines règnent et où l'humain n'existe plus. Dans sa quête, numéro 9 rencontrera le reste de sa communauté et prendra conscience qu'il a une mission : sauver l'Humanité. Rien que ça...
L'apparition au générique des mots de "Tim Burton" ne figure pas par hasard. Il est un extraordinaire coup de pub pour attirer une masse de gens et assurer ainsi la garantie du succès pour ce film d'animation. Sauf qu'on ne retrouve ici ni la musique, ni la personnalité du génie artistique. Il n'est que le producteur, le réalisateur étant Shane Acker, n'en déplaise aux détracteurs. Le monde de numéro 9 ne possède aucune touffe d'herbe mais d'un amas de débris, d'ordures, de poussières, de fumées et de ruines. Un décor d'apocalypse déprimant qui surprend par sa brutalité et son radicalisme qui pourrait bien horrifier les petits enfants. Décidément, avec le récent et superbe Coraline, le film d'animation ne fait plus parti officiellement de la cour des petits.
Pourtant, malgré l'évident potentiel de ce film, on s'ennuie ferme. Les batailles se succèdent en surdose et à répétition, on retrouve les infernaux clichés (la poupée homme qui tombe amoureux de la poupée femme, le faire-valoir, le bon, la brute & le truand...) venant classifier numéro 9 comme un cliché cousu de fil blanc. Le scénario est quasi-inexistant, la musique passe complètement inaperçue et on ressort de la salle en ayant l'impression d'avoir assisté à un cauchemar qui fit l'effet d'un gros pétard mouillé. Pourtant on ne cesse de se dire "Dommage !". Car du potentiel comme je le disais, il y en avait. La 3D est parfaite pour commencer, les décors sont bluffants de réalisme. Les rotations des plans, les mouvements et les articulations des personnages sont impeccables, et le talent de Acker est ici incontestable pour créer une aventure. Seulement, il ne s'en dégage aucune particularité propre qui pourrait la différencier de ses cousins. Avec Coraline, on n'a qu'à penser par exemple à l'ambiance gothique, au chat noir ou aux soeurs trapézistes, avec Là-Haut, on retient principalement le délirant Doug et l'épisme jouissif des scènes... Avec numéro 9, pas grand chose, si ce n'est des petites créatures attachantes mais sans plus. Le film est donc hélas à mes yeux pratiquement raté car ironiquement mou et sans charme. Qui sait, le brouillon du réalisateur pour ses prochaines oeuvres...

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